
Port-au-Prince, 16 septembre 2025 -Le Conseil de sécurité des Nations Unies examine actuellement un projet de résolution visant à créer un Bureau d’appui des Nations Unies pour Haïti (BUNAH) et à déployer une Force de répression des gangs (FRG) d’environ 5 500 membres. Cette initiative marque une évolution majeure de l’engagement international face à l’escalade de la violence armée qui ravage le pays.
Selon le texte en discussion, la FRG remplacerait la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), déjà présente mais critiquée pour ses moyens limités. Le nouveau dispositif bénéficierait cette fois d’un financement assuré par les contributions obligatoires de l’ONU, ce qui garantirait une meilleure logistique et un appui matériel plus stable.
La FRG serait chargée de neutraliser durablement les gangs, de sécuriser les infrastructures stratégiques et de rétablir un climat de sécurité dans les zones les plus touchées. Le mandat autoriserait également des opérations ciblées indépendantes, menées parallèlement à des patrouilles conjointes avec la Police nationale d’Haïti, afin de renforcer les capacités locales.

Un Groupe permanent de partenaires, composé notamment des États-Unis, du Canada, du Kenya, de la Jamaïque, du Guatemala, d’El Salvador et des Bahamas, devrait superviser la mission et faciliter le recrutement des troupes ainsi que la mobilisation des financements complémentaires pour couvrir les coûts du personnel.
Le projet de résolution entend également tirer les leçons du passé : il prévoit des normes sanitaires strictes pour éviter une nouvelle propagation du choléra, ainsi que des mesures renforcées contre les abus et exploitations sexuels commis par certains contingents lors de précédentes missions onusiennes en Haïti.
En attendant l’adoption définitive du texte, l’Organisation des États américains (OEA) continuera d’assurer un soutien logistique provisoire, notamment pour le dédouanement et la fourniture d’équipements, tout en appuyant directement les forces de sécurité haïtiennes via la plateforme SECURE-Haïti.
Si elle est adoptée, cette résolution marquerait une étape décisive dans la lutte contre les gangs qui contrôlent aujourd’hui de vastes zones de Port-au-Prince et de plusieurs régions du pays, aggravant une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent.

